Finisher du Trail de Guerlédan 2024

David Desrousseaux
7 min readMay 24, 2024

--

2 mois après la TKB 66km, nouveau lever aux aurores pour aller courir dans les terres bretonnes. Rendez-vous dès 7h du matin devant l‘Abbaye de Bon Repos, au bord du Lac de Guerlédan.

Au programme : un trail de 65 kilomètres de long.

Avec plus de 2000 D+ prévus.

La météo s’annonçait exécrable. Finalement, il fait beau et chaud dès le matin… On ne va pas s’en plaindre !

Le départ et l’arrivée sont organisés au pied de l’Abbaye de Bon Repos

La course consiste à faire le tour du Lac de Guerlédan. Avec en prime une large boucle dans la forêt de Quénécan — surnommée la Petite Suisse Bretonne.

L’objectif de cette course est triple :

- gagner les points ITRA qu’il me manque pour pouvoir participer à la Diagonale des Fous, en fin d’année ;

- découvrir la région, car je ne connais que la partie Est du Lac, avec son aire de camping et Beau Rivage ;

- et me faire plaisir, car le paysage s’annonce grandiose.

A quelques minutes du départ

Je profite d’arriver un peu en avance pour me positionner à l’avant de la ligne de départ. Et ainsi d’éviter les premiers bouchons.

On est quasiment 1200 sur la ligne de départ !

7h — Top départ !

Malgré ma position, je me fais régulièrement bouchonner sur le 1er kilomètre. En raison de virages serrés, ou de passages étroits.

J’aurais dû me mettre encore un peu plus devant finalement… Ce qui m’aurait évité de forcer le rythme dès le début de l’épreuve :/

Passage sur le Château des Forges de Salle

Le début de course est assez facile

On est frais. Il fait beau, mais pas trop chaud. Ce qui ne doit pas nous faire oublier de boire et de nous alimenter régulièrement ! Je fais d’ailleurs le choix de courir avec ma gourde Flask à la main, serrée entre mes doigts. Avec la paille, c’est très facile de faire un petit mouvement et de prendre une petite gorgée toutes les 4/5 minutes.

Dans les descentes, je fais de grandes emjambées. Et je passe facilement une cinquantaine de coureurs juste avant le passage par le Château des Forges de Salle.

Et je me retrouve alors avec un petit groupe — dont une fille — qui va s’avérer être la 3e finisher féminine de la course. Elle tient un très bon rythme, et je vois que si je veux la dépasser, je dois un peu forcer la cadence. Son mec l’attend à chaque intersection en VTT, pour la filmer. Je me dis qu’elle a du niveau. Du coup je décide de me caler sur son rythme.

Le parcours de ces 65 kilomètres autour du Lac de Guerlédan

km24 — Sordan

A ce stade de la course :

  • 2h43'32 écoulés depuis le départ
  • position : 103e

J’ai donc couru les 25 premiers kilomètres dans le top 100, avec la future 3e féminine. Elle arrive quelques secondes avant moi à cette première zone de ravito. Et repars trèèèès vite !!!

Moi, je prends mon temps pour bien remplir mes 3 gourdes. Et prendre de quoi grignotter. Avant de repartir plus tranquillement.

On enchaine immédiatement avec un mur vertical, donc impossible de courir là. J’en profite pour bien mâcher, et avaler ce que je viens d’emporter avec moi.

Sans perdre trop de temps.

Malgré tout, je vais freiner un peu la cadence. Des coureurs vont ainsi me remonter petit à petit. Jusqu’à une chapelle en haut d’une colline. Où je me fais encourager par une famille “Vous êtes dans les premiers ! Allez !!”…

J’ai forcément un doute sur ce qu’ils m’annoncent. Quelques jours après la course, je découvrirai que j’étais remonté avec des coureurs qui allaient finir vers la 30e place ! Preuve que j’étais (encore) parti trop vite, et que j’aurais dû mieux me positionner sur la ligne de départ.

Des passages biens difficiles mais toujours superbes, en pleine Forêt de Quénécan. Avec des passages techniques au travers de Rochers !

km33 — Base de Plein Air — devant le Lac

A ce stade de la course :

  • 4h02'44 écoulés depuis le départ
  • position : 165e

Second ravito, avec une grosse ambiance cette fois. Toutes les familles sont à fond en train de motiver tout le monde.

C’est très sympa !

Comme toujours, je me sers à manger, et je repars immédiatement en mastiquant sur les premiers mètres de reprise ce que j’ai emmené avec moi. Histoire de rester chaud et de ne pas m’arrêter trop longtemps.

Retour au Lac de Guerlédan, et passage devant le barrage vers le 26e kilomètre

Cette fois, j’amorce une partie du circuit que je connais puisqu’on est à l’Est du Lac de Guerlédan.

On est (déjà) à mi-parcours de l’épreuve.

Des montées d’escalier en pleine forêt, en direction de la Base de Plein air

km44 — Beau Rivage

A ce stade de la course :

  • 5h41'26 écoulés depuis le départ
  • position : 240e

Il est environ midi et le soleil commence à bien taper. Quelques passages à découvert vont bien nous assécher…

Mais comme je connais le parcours — et le Bois de Caudel qui se trouve sur cette étape, pour l’avoir couru seul il y a quelques mois — je sais exactement ce qui m’attend.

Ce qui est un vrai avantage psychologique !

L’arrivée à Beau Rivage ressemble à celle de la Base de Plein Air : l’ambiance est à son comble, toutes les familles sont réunies.

Jusqu’ici tout va bien :)

Vue sur le Lac depuis le Bois de Caurel
L’arrivée sur Beau Rivage, que l’on distingue au loin (km 40)
Ravito et robinets pour se servir en eau, à Beau Rivage

A la sortie du ravito de Beau Rivage, la course est un peu moins jolie : on doit parcourir une route bitumée pour reprendre les sentiers au loin.

Je sais que mes chaussures Salomon sont assez rigides. Du coup, je fais le choix de marcher sur cette partie du circuit, pour ne pas martyriser mon dos notamment.

Mais comme je n’ai pas trainé au ravito, les coureurs qui me repassent m’avaient déjà passés dans la portion de course précédente. Le temps perdu est donc infime…

km54 — La Montée Infernale

A ce stade de la course :

  • 7h27'23 écoulés depuis le départ
  • position : 252e

On est revenus à notre point de départ, devant l’Abbaye de Bon Repos. Mais de l’autre côté du fleuve ! Car ce qui nous attend est une épreuve incroyable : un tronçon chronométré de 500 mètres sur une pente raide à 50% !

Cela faisait un moment que les coureurs autour de moi en parlaient : “il est où ce mur infernal ?… C’est à quel kilométrage ?…”.

Et c’est une fois arrivé aux pieds de ce passage que j’ai compris pourquoi tout le monde en parlait !

Car là…. ambiance survoltée !!!

J’avais l’impression d’être un coureur du Tour de France en pleine ascension de l’Alpe d’Huez. Ou sur le Giro avec un public en train de scander mon nom — qu’ils lisaient sur mon dossard. Ils criaient tellement que j’en avais des acouphènes. Les gens hurlaient, se rapprochaient de moi pour m’encourager en levant leurs bras. Jeunes, vieux, enfant, hommes, femmes, tout le monde s’y mettait.

C’était juste dément !!!

Le gros dénivelé, et la Montée Infernale à quasiment 50% !

Cette ambiance survoltée m’a évidemment boostée : d’abord surpris, je me suis re-concentré. En m’aidant de mes mains pour pousser mes genous. Je regardais tout en haut et je voyais au loin plusieurs coureurs qui m’avaient passés, et qui galéraient par la raideur du parcours.

Voyant que je forçais la cadence, le public était encore plus à fond. Certains m’ont même suivi sur quelques mètres !!!

J’ai ainsi largué le gars juste derrière moi. Et repris 11 coureurs qui m’ont bouchonné dans les chemins étroits de cette ascension.

J’ai repensé au Maïdo, durant le Trail de Bourbon 2018 — où j’avais obtenu un classement dans le top 100 sur 3000 participants. Mes cuisses sont clairement mon point fort.

Résultat : j’obtiens le 31e chrono en 6'40 sur 1200 participants, malgré ces quelques handicaps.

Wouhou !

km59 — Bonnet Rouge — dernier ravito

A ce stade de la course :

  • 8h32'24 écoulés depuis le départ
  • position : 258e

J’ai clairement laissé quelques plumes sur la Montée Infernale. Mais il ne reste plus que 6 kilomètres… Et je sais que cela signifie moins d’1 heure de course.

Reste alors une dernière colline à franchir. Sans trop de difficulté. Puis une fois en haut, on distingue d’ailleurs l’arrivée en contrebas, quelques kilomètres plus loin. On y entend notamment le speaker de la course.

Voir l’arrivée à bouts de bras… C’est très motivant.

Et on se sent pousser des ailes !

Du coup — sur le reste de la course — je me retrouve plus frais que mes concurrents directs. Alors je me fais plaisir à reprendre quelques positions perdues, histoire de finir la course en beauté.

Finisher en 9h13'51

I dit it!

Me voilà finisher de ces 65 kilomètres à la 269e position :)

Une position honorable, qui me place à moins d’1h de la 3e féminine — pas si loin finalement !

Et loin devant les +200 abandons sur ce course de dingue.

Mais surtout, les points pour la Diagonale sont acquis !

#NeverGiveUp

https://www.strava.com/activities/11448164299/overview

https://jogging-plus.com/wp-content/uploads/2024/05/rez/202405-classement-trail-de-guerledan-65km-898.pdf

Yiha

--

--

David Desrousseaux
David Desrousseaux

Written by David Desrousseaux

Entrepreneur, Ecommerce & digital consultant — Sport passionate / Challenge lover

Responses (1)